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Les Mauves

by Benoît Tranchand

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  • Record/Vinyl + Digital Album

    Beau vinyle mauve transparent. Edition limitée à 200 exemplaires.

    Beautiful clear purple vinyl. Limited to 200 copies.

    Includes unlimited streaming of Les Mauves via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    ships out within 3 days
    edition of 200 

      €20 EUR or more 

     

  • Record/Vinyl + Digital Album

    Pack comprenant le vinyle mauve transparent de l'album "Les Mauves" de Benoît Tranchand et un sac "Club Teckel" avec le logo du label dessiné par Laureline Mattiussi. Choix de couleurs de sacs: blanc naturel ou jaune tournesol.

    Cool bundle: you'll receive Benoît Tranchand's "Les Mauves" on purple clear vinyl and a "Club Teckel" tote bag with the label's logo drawn by Laureline Mattiussi. Bags come in natural white or sunflower yellow.

    Includes unlimited streaming of Les Mauves via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    ships out within 2 days
    edition of 50  5 remaining

      €25 EUR or more 

     

  • Book/Magazine

    Un beau petit livret papier 8 pages, 9cm sur 12,5cm, dessiné et réalisé par Benoît Tranchand, et comprenant un code de téléchargement pour l'album entier "Les Mauves". Limité à 50 exemplaires.

    Lovely 8 page paper zine, 9cm x 12cm, drawn and made by Benoît Tranchand, including download code for the whole album. Limited to 50 copies.
    ships out within 2 days
    edition of 50 

      €7 EUR or more 

     

  • Streaming + Download

    Includes unlimited streaming via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    Purchasable with gift card

      €7 EUR  or more

     

  • Bag

    Très beau tote bag avec le logo Club Teckel dessiné par Laureline Mattiussi. 2 choix de couleurs: natural ou jaune tournesol.

    Really cool tote bag with the Club Teckel logo drawn by Laureline Mattiussi. Comes either in natural white or sunflower yellow.
    ships out within 2 days
    4 remaining

      €7 EUR or more 

     

1.
Silence 03:14
Ça sent le bout de la course, l’air devient lourd à respirer, Y’a comme une odeur de soufre qui traîne dans l’atmosphère autour des cheminées. On ne connaît même plus le ciel, c’est comme s’il faisait exprès De se cacher sous les nuages, derrière les fumées colorées. On a beau tendre le cou dans toutes les directions, Le ciel n’est plus ce qu’il était, les vents ont dû tourner encore. Regardez-le le ciel, comme il fait le malin, Toujours à nous regarder de haut, le ciel, il va falloir le bombarder. Et soudain le silence, comme une nuit de janvier, Que les couleurs disparaissent sous la neige des écrans télé. Rien que du blanc et des grésillements, La même odeur partout... Silence, mes sens. Ça sent le bout de la course, la sortie de route incontrôlée, Pendant qu’à l’étage du dessus ils veulent encore accélérer. Les mers de sable qui se rapprochent des plages désertes, Si quelque chose y bouge encore, il va falloir le bombarder. Et soudain le silence, comme une nuit de janvier, Que les couleurs disparaissent sous la neige des écrans télé. Rien que du blanc et des grésillements, La même odeur partout... Silence, mes sens.
2.
Tu marches en plein champ, horizon infini Les tiges de blé coupé te blessent les semelles Cette campagne n’est pas belle Tellement elle s’étale, elle t’avale. Tu marches en plein champ, ta voiture a versé plus haut Trois tonneaux, toute pliée. Il faut pas sortir de chez toi, quand tu es fatigué Trop énervé, quand les boîtes de nuit sont fermées Les routes ne tournent pas assez par ici Tu as accéléré bien trop, jusqu’à tomber en plein champ Tu marches droit devant, dans les odeurs de terre Le vent dans tes oreilles, rien pour le freiner Rien pour l’arrêter, le crâne ouvert. Les routes ne tournent pas assez par ici On s’ennuie. Trois insectes grouillent vaguement, les derniers survivants Avec toi. Tu marches en plein champ, horizon infini Les blés sont coupés. Les routes ne tournent pas assez par ici La voiture dans le fossé, toute pliée Le crâne ouvert.
3.
Pigeon Plat 02:49
Un pigeon plat me regarde d’en bas Son œil éteint m’accuse, mais c’est pas moi Qui l’ai écrasé là. On ne le reverra plus, dans les angles morts des rues Entre les tables et les gouttières Fini pigeon. Fini les miettes trop grasses et trop sucrées Qui t’ont pesé sur le ventre en t’empêchant de t’envoler Contre un bus, un SUV, un scooter trafiqué, une berline familiale Tu n’as pas fait le poids Les suspects sont des milliers Dans nos villes où on ne prend pas garde aux êtres comme toi Fini pigeon. Pas de fleurs, pas de couronnes Pour le pigeon tout plat qui tapisse le trottoir Il emmène avec lui tout un chemin de vie Un destin d’aigle superbe planant sur les montagnes La vie n’a pas voulu, et le voilà en bas Tout plat, tout plat. Ça prend du temps d’éviter les animaux à terre C’est plus facile de leur rouler dessus On ne sent presque rien quand ils passent sous les pneus Juste un petit rebond, un dos d’âne ridicule Tout plat. Fini pigeon.
4.
Tu veux de la chair tendre, appétissante, Tu m’as vu arriver, et mon odeur te tente. Tu réclames une bouchée juste au creux de l’avant-bras, Et tu n’arrêteras pas, pas avant d’avoir senti mon goût, pas avant. Mais mords-moi, ne me mange pas Mords-moi, ne me mange pas J’ai tant de choses à vivre encore... Mordille, grignote-moi, mais ne me mange pas, ne me mange pas. Je ne suis qu’un tout petit animal Perdu au creux de tes bras, sous tes doigts, Nos amours peuvent être fatales, je le sens, À peine le temps d’un repas. Les dents aiguisées comme celles d’un chat, J’essaie de te raisonner, mais ça ne te freine pas. Je roule sur le côté, je m’enfuis, mais chaque fois, chaque fois, Je reviens vers toi. Mais mords-moi, ne me mange pas Mords-moi, ne me mange pas J’ai tant de choses à vivre encore... Mordille, grignote-moi, mais ne me mange pas, ne me mange pas. Tes yeux ont soif de sang, ils m’attirent comme deux aimants. Je laisserais là toute ma peau pour une nuit contre toi. Mais mords-moi, ne me mange pas Mords-moi, ne me mange pas J’ai tant de choses à vivre encore... Mordille, grignote-moi, mais ne me mange pas, ne me mange pas.
5.
J’ai exploré tous les forums Tous les sites, les réseaux Il n’y a plus personne. Où sont tous mes contacts Les profils sont déserts Les pages abandonnées. Personne... Mes yeux s’usent à guetter Des traces d’activités Les messages me reviennent. Je rafraîchis, je mets à jour Mais nulle part ça bouge Mon écran est gelé. Personne... Un matin comme les autres Il n’y a plus personne En ligne Du tout. Personne...
6.
Temps Perdu 02:44
Parfois le temps se met à boiter Il ne tient plus bien la cadence Ou bien il traîne ou il se presse On ne sait plus le retenir. Mais le temps est là, même quand on croit lui échapper Toujours à grignoter, en laissant des miettes sur la table. Parfois le temps tombe en morceaux Il se brise comme une pierre de sel On ne peut plus le reconnaître D’une minute à l’autre. Mais le temps est là, même quand on croit lui échapper Occupé à user, à dissoudre, tous nos beaux projets. On peut toujours essayer de le remonter De le laisser se reposer dans une pièce sans lumière Sans soleil ni lune. Parfois le temps se fige Sourd comme un mur, buté comme une bêche Poisseux, gélatineux, plein de fièvre Il se laisse glisser dans les coins. Mais le temps est là, même quand on croit lui échapper Tu peux tenter de le contourner Il reviendra pour te border Oui le temps est là... Mais le temps est là, même quand on croit lui échapper J’en reprends une bouchée, juste une En espérant vous en laisser. Tout ce temps perdu...
7.
Les feux d’artifice claquent tous les soirs Couronnent chaque fois un nouveau quartier Les fusées décollent, explosent une à une Selon un rythme désordonné. On ne comprend pas qui les lance Ni l’évènement qu’ils veulent marquer On ne sait même pas quand ça commence Mais on regarde, hypnotisés. D’en bas, tout est léger, tout est léger On rit de voir le ciel se consumer. Rouge, jaune, orange, en bouquets Petits brûlots à terre, constellations stellaires Elles se relaient en grappe, hésitent N’importe comment, à la va-vite. Et ça monte, ça hurle, ça applaudit Tous les gens penchés aux fenêtres Devant une déclaration d’amour Ou de guerre, une fête éphémère. D’en bas, tout est léger, tout est léger On rit de voir le ciel se consumer. Les fusées s’élancent, elles illuminent Chaque quartier, tour à tour C’est un combat pour la beauté Et pour le bruit, pour la fumée. On ne comprend pas qui les lance Ni l’évènement qu’ils veulent marquer On ne sait même pas quand ça commence Mais on regarde, hypnotisés. D’en bas, tout est léger, tout est léger On rit de voir le ciel se consumer. D’en bas, tout est léger, tout est léger On tremble de voir le ciel se consumer.
8.
J’ai tracé un chemin, avec des parallèles, des perpendiculaires Bien dégagé la terre, proprement, des graviers, des graviers. Entre deux éclaircies, la pluie a balayé les bordures et le reste Sans haine ni pitié. La sueur absorbée, le jardin se redresse Bientôt plus une trace de nos mains Nulle part aucune trace de nos mains. Et tout s’attache à nous, le lierre, le chèvrefeuille et les ronces Les racines tendent leurs bras, qui enserrent et étranglent ce qu’on voulait garder Sous la terre plein de sons, des asticots qui bruissent Ils ne font que glisser d’un bosquet à un autre, entre les fourches. La sueur absorbée, le jardin se redresse Bientôt plus une trace de nos mains Nulle part aucune trace de nos mains. Les graines sous nos pas referment le chemin Derrière nous plus personne ne le retrouvera Le voici, le jardin. Les oiseaux hors d’atteinte guettent nos gestes de loin La terre que l’on retourne, on leur rend ce service Ils attendent en piaillant. Ils viendront dévorer les fruits et les pousses que nous aurons semées Sans haine ni pitié. La sueur absorbée, le jardin se redresse Bientôt plus une trace de nos mains Nulle part aucune trace de nos mains.
9.
Je veux voir Je veux venir Je veux pouvoir Enfin sortir Dégoupiller tous les chemins Escalader à en mourir Déboucher les souterrains Remplir les mines de souvenirs. Je veux boire Pour me noyer Je veux partir Je veux me quitter Flotter entre deux véhicules Entre ma peau et ma peau Effacer les traits qui me brûlent Décaler mes yeux vers le haut. N’importe quelle couleur N’importe quel endroit N’importe quelle personne Quitter ces murs Je veux sortir. Derrière la porte il y a la course Je veux sortir, je veux partir Le monde fuit de toutes parts Pourquoi pas moi ? N’importe quelle couleur N’importe quel endroit N’importe quelle personne Quitter ces murs Je veux sortir. Je veux partir Je veux sortir.
10.
Tard la nuit, trop tard Quand les verres ont été vidés et que je ne veux pas rentrer Place de la Muette / Place Clichy / Place de la Bastille J’essaie tous les taxis. Les lumières sur les vitres, c’est beau comme ça brille Quand on roule, les gouttes de pluie qui filent Dans mes yeux embués Les doux sons du moteur qui accompagnent les voix hurlant dans la radio À cette heure-ci, je ne comprends plus les humains Ils peuvent toujours débattre, composer des opéras, moi je ne suis plus là Il fait chaud, il fait trop chaud Au fond des fauteuils de faux cuir Dans cette voiture que je n’aurai jamais Place Denfert / Place Ménilmontant / Place Dauphine / Place de la République / Trocadéro J’essaie tous les taxis. De porte en porte, je veux poser mes yeux sur tout. Porte d’Italie / Porte de Vanves / Porte Dorée / Porte des Lilas / Porte d’Ivry / Porte de la Villette / Porte de St Cloud Dans tous les sens dans tous les coins Passer tous les tunnels pour ne plus rentrer. Et repenser aux heures d’hier, aux mots qu’on a dits Que je regrette, oubliés Perdu dans les odeurs Encore trop vite, trop tard, trop loin Un soir trop flou, trop de lumières et de verres Porte St Martin / Porte des Halles / Boulainvilliers / Porte de Bagnolet / Porte de Clignancourt / Boulevard des Italiens J’essaie tous les taxis. Il y aura bien enfin un lit qui m’attend quelque part Mais plus tard. Accélérez, suivez cette voiture À l’aéroport, demi-tour Prenez à droite, les quais plus loin Passez le pont, changez de voie Gare d’Austerlitz / Gare de l’Est / Les Invalides / Charonne / Suresnes J’essaie tous les taxis. Je veux tout voir Tout voir, aller dans tous les coins Encore une fois avant que l’aube ne vienne tout salir Avant que tout s’éteigne, que le flou disparaisse La Seine à cette heure-ci murmure tellement fort On croit entendre la Bièvre Elle est noire et gelée comme l’Histoire Qui se répète et vient cogner Contre les grilles du Louvre Les silhouettes des vies perdues par Paris On les croise ces soirs-là Les ombres blotties dans les arcades Dormant aux coins des murs Notre honte est partout La voiture accélère. Place Ste Opportune / Place Gambetta / Place Ste Marthe / Place Voltaire / Place Vendôme / Place des Ternes J’essaie tous les taxis. Dehors le givre qui mord. Et repenser aux heures d’hier, aux mots qu’on a dits Que je regrette, oubliés Perdu dans les odeurs Encore trop vite, trop tard, trop loin Un soir trop flou, trop de lumières et de verres Les oreilles bourdonnantes pour un concert désert Et j’aime ça. J’essaie tous les taxis. Il y aura bien enfin un lit qui m’attend quelque part Mais plus tard.
11.

about

À force de baigner dans la musique évidente, on a oublié qu’elle peut aussi être synonyme de danger et de mise à nu. Benoît Preteseille (musicien, auteur de bande dessinée et éditeur) fait le pari de joindre les deux avec le projet Benoît Tranchand. Sous ce nom de super anti-héros endossé comme une carapace, il joue un mélange unique de chanson française, de cold wave et d’art punk synthétique.

Durant son enfance, Benoît voit son père, grand fan de Johnny Hallyday, se produire avec un groupe d’amis pour jouer des reprises de standards, de fêtes de la musique en bals de 14 juillet. Il y découvre la prise de risque et le flirt avec le ridicule, qui n’empêchent pas la jubilation liée à la scène. En adoptant le pseudonyme de Tranchand, Benoît développe une approche “brute” inspirée par une vision toute personnelle de l’éthique punk. Il n’est pas question de crête colorée ou de slogan politique prémâché, mais bien de l’idée que ses morceaux doivent générer une énergie perturbante qui explose les codes.

Attaché à l’écriture en français et héritier d’une certaine tradition hexagonale (les débuts arides de Dominique A, Diabologum ou Rita Mitsouko), Benoît Tranchand met le discours au centre de la performance. Ses plages synthétiques et minimales à la lisière du synth punk et de la cold wave ouvrent la voie à un danger supplémentaire : celui de l’appréhension de paroles à la poésie personnelle et autofictionnelle, tantôt désabusée, tantôt lumineuse.

Après avoir joué pendant dix ans dans le duo Savon Tranchand, aujourd’hui seul en scène, Benoît Tranchand joue sa musique comme un fil-de-fériste, le public à quelques centimètres de son corps et sa bouche qui expulse les mots et les pensées comme une main tendue à le rejoindre.

Son nouvel album Les Mauves sortira le 14 septembre 2022 sur le nouveau label du musicien Sol Hess, Club Teckel, en France, ainsi que sur le label belge Gnignignignigni, en partenariat avec La Souterraine.

credits

released September 14, 2022

LES MAUVES a été enregistré au Makesound Studio à Romainville. Enregistrement, mixage et arrangements additionnels par Benjamin Colin. La musique de "J'essaie Tous Les Taxis" a été composée par Sub Merci. "Eisbar" est une reprise de Grauzone. Mastering par James Plotkin à Bethléhem, Pennsylvania, USA.

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Club Teckel Bordeaux, France

Un label indépendant de "woof"!

Record label based in Bordeaux, France.

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